mercredi 5 janvier 2011

Un vieux côté Marxiste et existentialiste qui ressort..

C’est marrant de constater à quel point le fait de côtoyer un milieu dit « social » rend tellement plus empathique, disponible, sociable. Il y a une certaine purification des rapports, une abstraction relative aux intérêts individuels, une amorce vers une disponibilité strictement philanthropique.
Je ne crois pas que nous soyons tous faits pour cela et tous prédisposés à répondre de cela mais, il y a une révélation réelle convaincante ou non (comprendre ici, que tout le monde en est capable mais pas avec la même aisance, la même intensité, un même revirement). Et tout l’enjeu est là, l’opportunité de saisir ou pas ces instants qui nous inscrivent dans une humanité plus grande, plus pure, un retour à l’essentiel du genre.

Je crois qu’il faut véritablement s’y aventurer, s’efforcer de se réaliser ponctuellement, ou plus longuement par ce biais. C’est un réel travail générique (voir par là « du genre humain ») vers une humanité meilleure, qui se densifie pas à pas avec l’implication de chacun, avec l’investissement de nos âmes parsemés de par le monde entier, pour autrui.

Ce qu’il y a de pure et de beau dans ces initiatives, c’est l’aspect désintéressé, cette recherche immuable de donner pour la beauté du geste et de n’avoir rien en retour que le constat agréable d’une action bonne qui prend forme dans la réalité. La plus grande satisfaction étant de ne pas recevoir, d’être dépourvu de toute attente ; condition étant la plus absolue.
Cette action est authentique seulement en cela et le temps de cet instant, l’âme n’est plus seule dans le monde mais elle devient « le monde ».

Mais quelle difficulté que de renoncer à ces privilèges, à l’accessibilité de tout ce que l’on possède, à l’édifice de tout ce qu’on a bâti pour nous, notre avenir, notre projet. Ce sentiment de mériter tout ce que l’on possède au détriment de ceux qui subissent la pauvreté qui leur est infligée.
Alors oui, tout ce nuance. Ce rapport au mérite, l’organisation de la société dans laquelle nous vivons, les choix idéologiques qui sont prônés au sein de nos Etats restent des choses auxquelles on adhère ou pas, choses auxquelles on se soumet ou pas, choses pour lesquelles on opte ou alors renonce pour des valeurs d’égalité ou d’équité, juste par ce que ces personnes pauvres et démunies , ça pourrait être nous et que l’on aimerait savoir et voir autrui agir pour ce genre d’idée – l’universalité comme fondement – vis-à-vis de nous.
C’est la capacité ultime de se mettre à la place de l’autre, de véritablement réussir à sacrifier de sa vie en prenant conscience que c’est simplement le hasard qui nous a épargné de la misère et qui nous offre le luxe d’un cadre agréable.

Avant de jeter la première pierre sur celui qui quémande deux ou trois pièces pour manger et survivre, je préfère blâmer cent fois plus la capricieuse qui m’horripile de ses frustrations insignifiantes et superficielles. Et cela, comme pour celui qui joue de l’accordéon dans le métro (qui visiblement emmerde tous ceux qui sont certains de trouver un toit chaque soir) et qui a mille fois plus de légitimé que n’importe qui à solliciter son semblable pour de l’aide.
Avant de rejeter celui qui est différent seulement par ce que le hasard de la génétique n’a pas voulu le rendre similaire à ce que nous, humain, nous appelons communément normalité ou standard, acceptons-le pour ce qu’il a à offrir ou pour ce qu’il mérite de recevoir également.

Je vais finir sur ces quelques mots avant d’en devenir véhémente (et seulement par ce que ça me touche).
J’invite juste à réfléchir sans chercher à endoctriner qui que ce soit. Cela reste juste une façon d’éveiller les consciences à qui veut avec le respect des choix et des vies de chacun.
Si j’arrivais à toucher ne serait-ce qu’une personne, je m’en sentirai deux fois plus vivante aujourd’hui car je saurai que mon investissement dans tous ces mots aura eu son utilité et un impact sur quelqu’un et je crois en ça concrétisation réelle.

Vivre en croyant en un monde meilleur est la plus sage des philosophies.


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